Face aux défis d’un monde en transformation, marqué par les avancées rapides de la transition numérique, les impératifs croissants des changements climatiques et les exigences de durabilité, il est devenu crucial de reconsidérer le rôle de l’éducation comme moteur du progrès humain et comme réponse aux incertitudes grandissantes. Cette démarche requiert une mobilisation diversifiée de réflexions et d’actions visant à redéfinir les compétences des apprenants et à stimuler de véritables innovations dans les pratiques d’enseignement et de formation, à tous les niveaux éducatifs, aussi bien dans l’enseignement supérieur que dans l’enseignement préscolaire, primaire, secondaire et professionnel. Elle pourra préparer les individus à participer activement et de manière éclairée aux projets de leur communauté.
Les compétences permettant d’utiliser les technologies de manière pertinente, éthique et innovante sont désormais indispensables, de même que celles qui englobent la compréhension des principes de durabilité et la capacité à les appliquer dans diverses disciplines pour répondre aux défis environnementaux et sociaux. À cet égard, il est impératif de développer des stratégies pédagogiques flexibles, qui favorisent une approche holistique et situent l’apprenant au cœur de ses apprentissages.
La cinquième édition du Forum Citoyen International de l’Éducation et Recherche Interdisciplinaire (FCIERI) s’engage dans cette voie, considérant que l’innovation numérique, les principes de durabilité et l’interdisciplinarité peuvent servir de leviers pour une éducation adaptée aux exigences du XXIe siècle. Les précédentes éditions ont porté respectivement sur la pédagogie de la formation des enseignants (mars 2017, Sfax), la gouvernance des systèmes éducatifs (mars 2019, Hammamet), l’apprenant au cœur du système éducatif (novembre 2022, Hammamet), les défis de la formation des enseignants et de leur insertion professionnelle (avril 2024, Sousse). Dans la continuité de ce qui précède, le prochain FCIERI s’intéresse à deux éléments majeurs qui touchent directement les acteurs éducatifs, à savoir la transition numérique et le développement durable.
Cette cinquième édition est organisée dans une démarche de réflexion, d’analyse et d’action collective. Au centre de toutes les préoccupations, elle place l’éducation, la formation et la recherche interdisciplinaire, sans négliger les dimensions éthiques. Le Forum rassemblera des chercheurs, des enseignants, des décideurs et des citoyens provenant d’environnements de travail et de cadres d’intervention diversifiés. Au fil des discussions, il permettra de construire une vision riche et nuancée des défis à relever pour assurer une éducation de qualité à tous les citoyens dans le contexte mondial de la transition numérique et durable. La collaboration professionnelle et interprofessionnelle est au cœur de l’événement. La réflexion collective mènera à la formulation de pistes d’action que les participants seront invités à explorer dans des contextes diversifiés.
Le 5e Forum s’intéresse aux principaux enjeux et défis de l’éducation au XXIe siècle. Il est structuré en cinq axes interdépendants.
Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.