SYMPOSIUM SUR LES MÉTIERS DU FUTUR, L’EMPLOYABILITÉ ET L’ENTREPRENEURIAT SCIENTIFIQUE, LE 20 AVRIL 2024
Organisé dans le cadre de la 4e édition du Forum Citoyen International de l’Éducation organisé par l’Association Forum Tunisien pour l’Éducation (FTE) et ses partenaires (tunisien et canadiens), qui aura lieu les 19, 20 et 21 avril 2024 à la faculté de médecine de Sousse.
Inscription, hébergement et activités: https://forumtunisieneducation.org/5272-2/
Descriptif
La Tunisie et le Québec, comme plusieurs états francophones, font face à des défis importants concernant l’employabilité des diplômés alors que les métiers se transforment rapidement : le développement de l’intelligence artificielle (IA) en cours à travers le monde promet un impact
économique oscillant entre 7 100 et 13 100 milliards de dollars US (Manyika et al. 2013), et l’on s’attend à des percées notoires du côté de l’éducation (Daniel, 2019). On considère également que l’internet des objets, couplé à la robotique avancée et à l’impression 3D, offre un potentiel dont les retombées économiques sont évaluées entre 4 600 et 11 300 milliards de dollars US (Manyika et al. 2013). Il est reconnu que ces retombées changeront durablement le marché de l’emploi.
Les développements majeurs du secteur du numérique et des autres secteurs associés constituent sans nul doute une occasion inédite pour tous les pays, mais aussi un véritable défi pour les pays émergents comme la Tunisie, et ce, tant sur le plan de la formation des compétences que sur le plan de l’entrepreneuriat scientifique, de la valorisation des résultats de la recherche et du transfert technologique. À ce titre, le Québec et la Tunisie ont acquis des expertises distinctes inhérentes à leur contexte, mais complémentaires.
Dans la francophonie, et plus spécifiquement entre le Québec et la Tunisie, des distinctions sur le plan de l’employabilité doivent être prises en considération. Par exemple, le taux de chômage des DES en Tunisie atteignait 24 % au troisième trimestre de 2022 et 38 % pour l’ensemble des 15-24
ans. De l’autre côté de l’océan Atlantique, le Québec connaît un contexte de plein emploi avec, respectivement, un taux de chômage inférieur à 4,0 % et 7,6 %. Malgré cette différence certes significative, il apparaît chaque jour davantage que les emplois qui découleront des technologies de rupture relevées précédemment et les parcours de formation afférents n’existent pas à l’heure actuelle, dans les deux états, et qu’il faut commencer rapidement à les concevoir. Le défi auquel nous tentons de répondre se trouve donc dans le besoin de solutions face aux enjeux que posent et poseront toujours davantage l’employabilité, les métiers d’avenir et l’entrepreneuriat scientifique en Tunisie et au Québec.
Le terme employabilité désigne un concept qui remonte historiquement à la révolution industrielle au Royaume-Uni mais qui, de nos jours, adopte des sens différents et évolutifs selon le type d’acteurs qui l’utilisent : individus, entreprises, partenaires sociaux, institutions et selon les enjeux concernés (économiques, sociaux ou politiques). Le terme englobe tout ce qui est nécessaire aux individus pour trouver un emploi, se maintenir en situation d’emploi, progresser ou, le cas échéant, retrouver un autre emploi (Ben Hassen, Noura et Mahrane Hofaidhllaoui, 2012 ; Johnson, Cimon et Luckerhoff, 2021). Les chercheurs s’intéressant à l’employabilité insistent sur la nécessité d’établir des liens significatifs entre l’enseignement professionnel (mais aussi concernant l’enseignement technique et universitaire), le développement des compétences et le monde du travail (Bureau international du travail, 2011).
Cet arrimage essentiel vise l’acquisition par les employés des compétences exigées par l’évolution de la demande des marchés du travail. Ce que l’on observe de plus en plus, c’est l’émergence de parcours de formation professionnalisant à tous les ordres de formation. Wittorski (2016) propose d’ailleurs une conception de rapports de transformation réciproque ancrée dans diverses logiques (environnements, organisations, groupes et individus). La question de la professionnalisation et des apprentissages en et hors contexte scolaire confirme le nécessaire décloisonnement formation-emploi (Alexandre, 2018). Pour le secteur professionnel et technique, mais aussi pour les formations universitaires, la modélisation du développement des compétences durables en formation professionnelle et technique inscrit les interactions entre l’individu, son activité et son environnement dans un rapport spécifique à l’activité sociale sous trois principaux axes : la professionnalisation, l’employabilité et le partenariat (Alexandre et Amyot, 2021 ; Holgado et Alexandre, 2021). L’employabilité durable sécurise les parcours professionnels face à l’évolution rapide des métiers, des techniques et de l’organisation du travail. Elle correspond « à la capacité de l’individu, à tout moment de sa vie professionnelle, de conserver, de (re)trouver un emploi dans des délais raisonnables tenant compte de la situation économique » (Bricler, 2009, p. 100). Cette réalité est particulièrement importante eu égard aux métiers et aux professions que l’on présume voir naître dans l’avenir, compte tenu de l’essor et du déploiement de technologies de rupture susceptibles de modifier de façon durable le marché du travail. La notion de métier (emploi) du futur est une expression qu’on utilise depuis une dizaine d’année pour désigner un poste ou une fonction qui va mobiliser des compétences encore inconnues, qu’on ne peut identifier de manière précise à l’heure actuelle ou encore qui seront très différentes des compétences actuellement mobilisées sur un emploi équivalent. Les mutations du marché de l’emploi sont très rapides dans certains secteurs, plus lentes dans d’autres.
Et ces nouveaux métiers émergeront vraisemblablement dans la foulée de la création de nouvelles entreprises qui commercialiseront ou utiliseront les technologies de rupture qui se profilent. Ainsi, l’entrepreneuriat scientifique devient le catalyseur des transformations attendues. Selon Verstraete et Fayolle (2005), l’entrepreneuriat désigne toute initiative portée par un individu (ou plusieurs individus s’associant pour l’occasion) construisant ou saisissant une occasion d’affaires par l’impulsion d’une organisation pouvant faire naître une ou plusieurs entités, et créant de la valeur nouvelle pour des parties prenantes auxquelles le projet s’adresse. Jumelé au contexte décrit précédemment, l’entrepreneuriat scientifique devient un pilier important de cette transformation. Cette notion désigne l’action d’entreprendre, de mener à bien un projet – vu comme un projet d’entreprise dans le milieu des affaires –, à partir de résultats scientifiques ou avec des scientifiques.
Le Symposium abordera quatre thèmes sous forme de sessions distinctes mais étroitement liées (S) :
1) Les enjeux de l’employabilité en Tunisie, au Québec et dans la francophonie ; 2) Les métiers et professions du futur en Tunisie, au Québec et dans la francophonie ; 3) La certification et la reconnaissance des acquis (RAC) comme instrument pour favoriser et
accroitre l’employabilité des personnes en Tunisie, au Québec et dans la francophonie ; 4) L’entrepreneuriat scientifique pour soutenir la création et l’essor des entreprises et des métiers du futur, mais aussi pour accroitre les relations internationales entre la Tunisie et le Québec, et avec la francophonie.
Le symposium regroupera des personnes invitées, environ soixante, qui assumeront les coûts liés à leur participation à l’événement. Environ la moitié seront issues du Québec ou de l’extérieur de la Tunisie et l’autre moitié, de Tunisie. Il s’agira a) de chercheurs, b) d’entrepreneurs et industriels, c) de producteurs de formations (professionnelles, techniques, universitaires) et d) de décideurs politiques et de fonctionnaires.
2 ) L’objectif du symposium est simple : déterminer des projets de collaboration à initier d’abord entre le Québec et la Tunisie sur les questions et enjeux identifiés, puis établir une feuille de route sous forme de portefeuille de projets à réaliser.
Heure | Évènement |
8h00 à 8h30 | Accueil des participants |
8h30 à 8h45 | Mots de bienvenue ( Ahmed Rebai et Martin Maltais) |
8h45 à 10h45 | Conférence d’ouverture (1h) Les enjeux de l’employabilité en Tunisie, au Québec et dans la francophonie – État de situation et discussions Conférenciers : Ahmed Ben Cheikh Larbi, directeur général de la rénovation universitaire, ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique de Tunisie (20 minutes) Myriam Paquette-Côté, directrice, Bureau du Québec à Rabat (20 minutes) Question et échange (20 minutes) Animateurs : Ahmed Rebai et Martin Maltais Animation sur les enjeux concernant l’employabilité et méthode de collecte des idées de collaboration au cours du Symposium (1h) Benoit Dubreuil, commissaire à la langue française du Québec (10 min) Enjeux de l’employabilité dans la francophonie Table ronde sur les défis des formations à développer Khaled Elleuch, Chokri Abdelmoula, Camille Turcotte (30 min) Animation Anne-Michèle Delobbe Anne-Michèle Delobbe : collecte des bonnes idées de collaboration (20 minutes) Khaled Elleuch, Olivier Lemieux, Mehdi Haddada, Salah Bousbia, Ihsen Saad |
10h45-11h00 | Pause |
11h00 à 13h00 | Les métiers et professions du futur en Tunisie, au Québec et dans la francophonie – Enjeux et développement de parcours locaux et transnationaux en formation professionnelle, au secteur technique (collégial) et à l’université (1er, 2e et 3e cycles) : quels emplois développer ? Organisateurs : Marie Alexandre, Vicky Brosseau-Singh, Francis Brown, Olivier Bégin-Caouette, Khaled Elleuch Conférence et échanges avec Olivier Bégin-Caouette et Yomna Rebai (60 minutes) Animateur : Ahmed Rebai Panel et discussion avec Marie Alexandre, Francis Brown, Véronique Bolduc, Chaker Slaymi et Yomna Rebai (Ahmed) (40) Synthèse et recommandation : Marie Alexandre (20 minutes) |
13h00-14h00 | Lunch |
14h00 à 15h45 | La certification et la reconnaissance des acquis (RAC) comme instrument pour favoriser et accroitre l’employabilité des personnes en Tunisie, au Québec et dans la francophonie. Organisateurs : Achraf Mtibaa, Leila Kaffel, Ahmed Ben Farah, Ariane Cyr, Véronique Bolduc Communications et échanges avec de Maher Aidi, Walid Barhoumi, Véronique Bolduc (40 min) Animateur : Chokri Abdelmoula Panel avec Malik Hadj Taieb, Ahmed Mrabet, Walid Charmi et (Véronique Bolduc, Paul St-Onge) et Francis Brown (+ 1 canadiens) (25 minutes) Modérateurs : Achraf Mtibaa et Ariane Cyr 3) Table ronde (25 min) : Habiba Zaafrani Modérateur : Ahmed Ben Farah Débat sur l’importance de la certification dans l’insertion professionnelle (avantages et limites) (25 min). Habiba Zaafrani + Véronique ou Marie Alexandre Modérateur : Ahmed Ben Farah |
15h45-16h00 | Pause |
16h00 à 17h45 | L’entrepreneuriat scientifique pour soutenir la création et l’essor des entreprises et des métiers du futur, mais aussi pour accroitre les relations internationales entre la Tunisie, le Québec et dans la francophonie. Organisateurs : Sophie Montreuil, Wafa Belkahla, Mouna Marrakchi, Hanan Smidi, Salwa Zehdi Présentation des deux écosystèmes entrepreneuriaux : Luc Sirois, Innovateur en chef du Québec, et Alaya Bettayeb Directeur Général de SMART CAPITAL (40 minutes). |
PROGRAMME DU SYMPOSIUM | |
Heure | Évènement |
Animatrice : Sophie Montreuil Panel sur la création d’entreprises entrepreneuriales (Mariia Zhuldybina, Olfa Kilani, Walid Sbi, Noomane Fehri (Chief executive officier à OurDigitalFuture), directeur du programme Technoriat et Business Angel) (40 minutes) Animateur : Mouna Marrakchi (fin de la séance 4) Table ronde pour dégager des projets au terme de la journée : je propose qu’on mette de l’avant un représentant ou représentante de chaque séance (15 minutes) Animateur : Anne-Michèle Delobbe Annonce de la création d’un concours Québec-Tunisie sur l’entrepreneuriat scientifique et prochaines étapes. En présence de l’Acfas et Our Digital Future (10 minutes) Animatrice : Sophie Montreuil et vis-à-vis tunisien | |
17h45 à 18h00 | Récapitulatif : Ahmed Rebai et Martin Maltais |