Une école en santé… Qu’en est-il des enseignantses ?
Au Québec, la profession enseignante est présentée dans une perspective négative dans les médias et, conséquemment, est perçue de la sorte aux yeux de la population. Cette image est soutenue, entre autres, par la pénibilité de la profession causant une usure professionnelle, la pénurie enseignante, la fracture du système d’éducation et le bien-être au travail amenui. Face aux différentes conclusions de recherche, il est difficile de croire que certains enseignants.es sont encore passionnés de l’enseignement. Pourtant, d’autres études ont démontré un fonctionnement « optimal » de certains enseignants.es, caractérisé par l’innovation pédagogique, le plaisir en enseignement, le bien-être professionnel ou encore le développement professionnel. Ainsi, les études empruntant une approche par déficit permettent de cerner les difficultés rencontrées par les enseignants.es. En complément, les études s’appuyant sur une approche appréciative, notamment en psychologie positive, permettent de mettre en lumière les déterminants d’un fonctionnement optimal au travail.
Pour soutenir la compréhension de l’expérience enseignante, cette présentation vise à dresser un portrait de certains déterminants du fonctionnement optimal en enseignement. Dans une première étude du programme de recherche, les enseignants.es en éducation physique et à la santé ont été visés en raison de leur rôle de modèle de santé. Pour cela, un premier questionnaire portait sur leur santé physique au travers de la pratique d’activités physiques (AP), les blessures et les douleurs physiques ressenties au travail. Ensuite, un questionnaire portait sur les forces de caractère prédominantes pour catégoriser leur santé émotionnelle. Il est à considérer qu’une mesure novatrice est mise en place, à savoir que chaque répondant reçoit un rapport individualisé à la suite de la passation. À ce jour, 181 enseignants.es, répartis dans les quatre ordres d’enseignement (préscolaire, primaire, secondaire, collégial) ont complété le premier questionnaire. Le deuxième questionnaire sera envoyé durant l’automne 2023.
Les résultats présentent les enseignants.es en ÉPS comme des modèles de santé en matière de pratique d’AP, mais dénotent qu’ils sont fortement blessés. Ces blessures ont un impact sur leur sensation de douleur au travail, sans pour autant que ces blessures soient incapacitantes. Il est donc possible de croire que leur discipline scolaire enseignée fait du sens avec leur mode de vie actif. Au niveau des forces de caractère, les résultats escomptés permettront d’identifier les forces de caractère prédominantes des enseignants.es en ÉPS et les implications dans la pratique. Ces résultats pourront aussi être mis en relation avec les études faites auprès d’enseignants.es des autres disciplines. En conclusion, cette présentation permet de mettre en lumière leur rapport à la profession et les ressources internes dont ils disposent.