Comment penser l'autonomie de l'élève dans une école primaire jugée difficile?
Promouvoir l’autonomie de l’élève constitue une évidence en démocratie. Comment la favoriser concrètement en milieu scolaire?
Des observations menées avec des élèves de 5e année du primaire dans un milieu socioéconomiquement faible, souvent catalogué de violent et faible académiquement sont ainsi partagées avec l’espoir de rendre compte des tensions inhérentes à l’adoption d’un modèle théorique sur une réalité scolaire en apparence déjà difficile et très loin de celui-ci.
Nos observations visaient au départ à valider empiriquement des composantes théoriques du concept d’autonomie de l’élève. Cependant, le choc de la réalité a révélé de nombreux obstacles et défis: trouver une position juste entre la contrainte scolaire et l’Idée de la liberté, apprécier le développement des élèves, accueillir là où sont les élèves académiquement, composer avec la réalité scolaire ambiante et les contraintes institutionnelles, trouver un équilibre professionnel entre le climat de la classe, les attentes ministérielles, les parents et les mouvements des élèves, conserver une forme d’homéostasie identitaire, contribuer à l’émancipation de l’individu tout en demeurant soi-même intègre, vivre avec le temps dans le temps qui se compresse, notamment.
Les objectifs consistent à contribuer à l’avancement de la recherche 1) sur la pratique réflexive dans un contexte d’insertion professionnelle en enseignement au primaire et 2) sur le concept d’autonomie de l’élève lorsqu’il est adopté en tant que référentiel pour apprécier les pratiques pédagogiques et la construction de l’identité professionnelle des enseignants. Pour ce faire nous adoptons une identité-double: celui du chercheur et celui de l’enseignant, tant participant-observateur qu’observateur-participant.