Initiation à la pédagogie différenciée et aux différences individuelles dans une classe inclusive: cas des troubles spécifiques d’apprentissage (dyslexie)

Selon Serge et al. (2018), le défit lancé par le projet d’une école inclusive est de garantir à chaque apprenant une place dans l’école de la République et de faire en sorte que cette école soit une “école pour tous”, soucieuse de la réussite de tout élève. En outre, dans son article 4, la loi tunisienne insiste sur ce droit en indiquant que l’État veille à assurer les conditions adéquates permettant aux enfants aux besoins spécifiques de jouir de ce droit d’inclusion scolaire. Voilà le défi lancé par le projet d’une école inclusive.
Mais, est ce que la formation professionnelle des enseignants des écoles inclusives est en mesure de permettre aux apprenants de profiter de leurs droits à l’inclusion scolaire ?
Nous rappelons que selon Missaoui et al. (2014), la prévalence de la dyslexie en Tunisie est assez importante (3%-7%). Pourtant, des travaux de recherche dans plusieurs pays et notamment à l’échelle nationale ont montré le manque d’implication des enseignants dans la prise en charge des TSA. Ces travaux ont montré que les enseignants interrogés ne sont pas assez armés dans la prise en charge d’un élève porteur d’un TSA. Cette catégorie d’enseignants qui n’a profité ni d’une formation académique, ni d’une formation continue pertinente dans son parcourt professionnel va même pour l’exclusion des apprenants porteurs de TSA. Pour ce faire, ce symposium aura comme objectif l’initiation :
– à l’intégration et la prise en charge personnalisée d’un élève dyslexique ;
– à l’identification de quelques particularités cognitives d’un apprenant porteur d’un TSA (dyslexie) ;
– à savoir quelques origines génétiques et neurologiques de la dyslexie et ceci pour l’initiation à la mise en évidence des différences individuelles en classe.
Notons que la dyslexie, par exemple et selon les recherches scientifiques (Ramus, 2004, 2012), est attribuée comme les autres TSA à un déficit phonologique et un trouble d’origine visuo-attentionnel. En fait, une théorie stipule que ce déficit phonologique est la conséquence d’un trouble cérébelleux. Pour appuyer ces théories, de nombreuses études neuroanatomiques et neurofonctionnelles réalisées auprès de personnes dyslexiques ont montré des anomalies cérébrales au niveau notamment des aires occipito-temporales, pariéto-temporales ou encore frontales (Bosse et al, 2009).
Nous pensons que le fait de présenter et d’expliquer ces notions de base en neurosciences permettrait au formateur de mieux comprendre le trouble en question, pour une prise en charge adéquate d’un profil cognitif particulier.