Les méthodes pédagogiques adoptées par les formateurs aux stages cliniques en soins de santé: point de vue de l’étudiant
Introduction : La dimension pédagogique de l’enseignement pratique en milieu de stage clinique occupe une place importante dans la formation des étudiants de différentes spécialités cliniques en sciences de soins de santé. Dans ce sens, un feed-back des étudiants concernant les méthodes d’apprentissage et d’évaluation adoptées au cours de stage clinique par leurs tuteurs parait nécessaire. D’où l’objectif de cette étude de révéler le point de vue de l’étudiant face aux méthodes de formations les plus adoptées au stage clinique. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive menée sur un questionnaire administré aux étudiants inscrits dans les quatre spécialités cliniques à École Supérieure des Sciences et Techniques de la Santé de Tunis (ESSTST) de la 1ere année jusqu’à la 3eme année. Résultats : Cette étude a montré que 60% des étudiants ont perçu que les méthodes pédagogiques utilisées en stage ne sont pas adaptées aux objectifs. L’accueille au 1er jour du stage était systématique selon 73%. 54,6% déclaraient que cet accueil était avec leur PPM, 44% avec leur encadrant référant et même si elle était déclarée minime il y avait une participation du cadre médical dans l’encadrement. Près de la moitié des étudiants déclaraient que les différentes méthodes d’apprentissage étaient rarement utilisées et que la mise en situation clinique et le TOPO/Exposé théorique ont été déclarées à recours peu fréquent à fréquent auprès de 42% des étudiants. Les avis concernant les outils pédagogiques ont été en faveur de la simulation (haute-fidélité et procédurale), elle a aidé les étudiants à maitriser les objectifs (71,3%) et le jeu de rôle qui les a aidés à développer les capacités d’observation et de réflexion (35%) cependant, ces deux outils ne sont pas bien intégrés dans l’enseignement clinique à l’ESSTST. Le carnet du stage était déclaré comme un outil pratiquement négligé, les objectifs qui y figurent étaient déclarés moyennement réalisables (60,4%) et les causes principales étaient : le non passage à une telle spécialité (75,2%) et la non-disponibilité des encadrants (48,5%). L’évaluation était déclarée périodique au cours du stage (86,1%) et systématique en fin de stage (95%). Le feedback était absent pour environ 60% des étudiants ou peu fréquent pour environ 32% pendant et à la fin de la période du stage. La difficulté principale rencontrée en stage était l’absence d’un encadrement (12,9%) et pour améliorer le stage 23,8% ont proposé à des séances de pratique supervisées. Conclusion : Pour améliorer la formation au terrain de stage et l’insertion des étudiants en milieu professionnel, il faut définir un quota d’étudiants par service et par tuteur. D’autre part, il faut une reforme périodique au sein de l’école pour réviser les objectifs du carnet du stage et les adapter aux besoins réels et pour guider les encadrants à adapter les méthodes d’apprentissage et d’évaluation aux objectifs.