Vers une Pédagogie Transformative en Urbanisme : Allier Découverte et Action
Dans le monde complexe et dynamique d’aujourd’hui, où les enjeux urbains sont de plus en plus variés et interconnectés, allant de la durabilité environnementale à l’inclusion sociale et à l’efficacité économique, les attentes envers les urbanistes vont au-delà de la simple planification physique des espaces urbains. Ils sont appelés à être des facilitateurs, des médiateurs et des innovateurs, capables d’intégrer des perspectives diverses et de proposer des solutions adaptées à la réalité locale. Ainsi, la préparation adéquate des étudiants est cruciale pour qu’ils puissent aborder efficacement les défis complexes auxquels sont confrontées les villes modernes. En tant que discipline qui touche à la planification, à la conception et à la gestion des espaces urbains, l’urbanisme nécessite une approche pédagogique dynamique qui prépare les futurs urbanistes à affronter la réalité changeante du monde professionnel. Cependant, les méthodes conventionnelles, souvent basées sur un enseignement magistral et la mémorisation de faits, ne suffisent plus à préparer les apprenants aux réalités du monde moderne, en particulier dans des domaines tels que l’urbanisme, exigeant un ensemble diversifié de compétences telles que la résolution de problèmes, la pensée critique, la collaboration, la communication efficace et la créativité. Cet article vise ainsi à examiner comment la fusion de deux méthodes pédagogiques peut enrichir l’expérience éducative des étudiants en urbanisme. En effet, la problématique envisage d’analyser comment l’intégration de l’approche pédagogique axée sur la découverte et la recherche-action dans les projets urbains constitue un levier essentiel pour catalyser l’innovation, stimuler activement l’engagement des étudiants et encourager la conception de solutions durables, alignées sur les enjeux complexes des milieux urbains contemporains. Comment cette intégration peut-elle favoriser le développement des compétences essentielles chez les étudiants, et notamment leur capacité à appréhender de manière holistique les défis urbains contemporains ? L’objectif de l’article est donc d’évaluer l’impact de ces méthodes sur la qualité des projets urbains développés par les étudiants et sur leur aptitude à concevoir des solutions ancrées dans la réalité pour les problèmes urbains identifiés durant les ateliers. Comment ces méthodes influencent-elles la qualité des projets et la pertinence des solutions proposées par les étudiants pour relever les défis urbains actuels ?

Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.