Action communautaire en milieu scolaire: quels enjeux pour la réussite éducative des élèves en situation de vulnérabilité sociale ?
Cette communication a pour objet d’exposer les principaux résultats tirés d’une recherche visant à explorer l’action communautaire en milieu scolaire auprès des élèves issus de milieux défavorisés de la ville de Saguenay au Québec. Le partenariat école-famille- communauté au bénéfice de la réussite éducative, devenu le mot d’ordre consensuel mérite alors d’être interrogé dans la formation du personnel enseignant et le rôle des dynamiques communautaires. La pandémie de la Covid-19 a confirmé l’ampleur des inégalités sociales en milieux scolaires et à bien des égards la nécessité et l’importance de « travailler ensemble » pour favoriser la réussite éducative. Dans le cadre de la lutte contre les inégalités sociales en milieu scolaire, le ministère de l’éducation, dans sa politique: Une école adaptée à tous ses élèves (MEQ, 2000), insistait déjà sur l’importance de la prévention et souhaitait la création d’une véritable communauté éducative intégrant l’élève, ses parents, les organismes de la communauté afin de développer une cohérence d’action collective et des services harmonisés pour une transformation durable des écoles de milieux défavorisés. La compétence 10 : Collaborer avec la famille et les partenaires de la communauté du référentiel de compétences de la profession enseignante (MEQ, 2020), souligne qu’il faut former les futurs enseignants pour développer des relations constructives avec la famille et les partenaires de la communauté. Pour un futur meilleur des élèves en situation de vulnérabilité, regroupés au sein de quartiers défavorisés, appauvris et dévitalisés souvent victimes d’injustices nourries par les préjugés sociaux (Deniger, 2012), des recherches récentes sur le développement des partenariats éducatifs font état de retombées positives pour les élèves des interventions communautaires visant à lutter contre les vulnérabilités et les disparités sociales à l’école (Jutras-Dupont et al., 2022; Rahm et al., 2022; Marx et Reverdy, 2020; Deslandes, 2019). L’approche écosystémique mobilisée a permis de mieux connaître les conditions favorables au partenariat ÉFC (Deslandes, 2010). À partir d’un portrait précis de la mission de chacun des trois organismes communautaires (reconnus par le ministère de l’éducation dans la lutte contre le décrochage scolaire) à Saguenay, des entretiens semi-dirigés ont été réalisés (octobre 2022 et mars 2023) avec les trois directrices. Cette contribution met en lumière les témoignages inspirants de l’action communautaire telle que perçue par ces dernières. Nos résultats illustrent les actions déployées par ces organismes, chacun à sa façon auprès des familles et les services offerts aux jeunes en situation de vulnérabilité pour les accompagner vers la réussite. Ces résultats éclairent également sur la complémentarité nécessaire dans l’arrimage des rôles et responsabilités de tous les partenaires pour des pratiques partenariales soutenables entre l’école et la communauté éducative. D’où la nécessité de former le personnel enseignant à prendre en considération les caractéristiques particulières et la singularité de l’environnement social et familial de ses élèves afin de développer des stratégies qui facilitent la mise en œuvre des relations partenariales école-famille-communauté au bénéfice de la réussite éducative des élèves.

 Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.
Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.