Ce que les étudiants de l’enseignement professionnel nous apprennent sur l’accompagnement des stages en emploi
Accompagner un stagiaire en enseignement n’est ni simple ni instinctif (Paul, 2020). Cela exige, pour la personne qui
accompagne, de bien comprendre son rôle, notamment son mandat et ses responsabilités, auprès de la personne en
formation (Portelance et al., 2008). Pour ce faire, une offre de formations à l’accompagnement doit permettre aux
accompagnants de se préparer, puis d’être soutenus dans le développement de leurs identités et de leurs savoirs. Au cours
des 20 dernières années, les documents ministériels et institutionnels concernant la formation pratique et l’accompagnement
en stage ont été élaborés, de manière générale, selon une logique de préparation à l’emploi et d’intégration progressive sur
le marché du travail des futurs professionnels de l’enseignement. Cependant, de plus en plus d’étudiantes et d’étudiants
expérimentent les stages en emploi, c’est-à-dire qu’ils sont embauchés par un centre de services scolaire et qu’ils assurent
la pleine responsabilité d’une classe, ce qui les plonge directement au cœur de l’activité enseignante (Dufour et Labelle,
2023). Avec la pénurie de personnel enseignant qui force les milieux scolaires à embaucher des personnes n’ayant pas
encore complété leur formation initiale et le haut taux d’attrition en début de carrière, la situation va continuer de s’accentuer.
Quels enjeux doivent alors être pris en compte par les programmes de formation et les accompagnants dans cette
dynamique d’accompagnement différente? Quels changements sont à prévoir pour ces personnes qui accompagnent?
Depuis son entrée en vigueur en 2003, le baccalauréat en enseignement professionnel comprend des stages dits en emploi.
Les modes de recrutement du personnel enseignant et d’insertion dans la profession enseignante en formation
professionnelle l’exigeaient et le programme de baccalauréat s’est structuré en conséquence (Gagnon et al., 2016). Il appert
aujourd’hui qu’une certaine expertise liée à la gestion des stages en emploi s’y est développée et qu’elle peut être partagée
pour enrichir les pratiques et les dispositifs de formation pratique d’autres programmes en enseignement. Des entretiens
semi-dirigés ont été réalisés avec 27 personnes enseignantes-étudiantes en enseignement professionnel ayant vécu un ou
plusieurs stages. Une analyse par répertoires interprétatifs (Gaudet et Robert, 2018), s’appuyant sur les dimensions de
l’accompagnement (Balleux et Gagnon, 2011), a permis de faire le point sur l’accompagnement reçu et souhaité dans le
cadre des stages. Cette communication met en lumière les enjeux de l’accompagnement des stages en emploi, par exemple
l’approche développementale, l’éthique professionnelle et la collaboration. De même, des changements à apporter aux rôles
des accompagnants sont également discutés, notamment en ce qui concerne leurs identités, leurs responsabilités et la
formation à l’accompagnement.

 Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.
Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.