Diversité culturelle et inégalités sociales et éducatives à La Réunion
Terre du multilinguisme, carrefour de la pluralité et de l’interculturalité de par l’histoire de son peuplement, l’Ile de La Réunion, dans l’océan Indien, rassemble une diversité culturelle d’une richesse indéniable. Pourtant, ces héritages sont également vecteurs d’inégalités sociales et éducatives. En effet, formés à enseigner une langue française normée, la présence des langues familiales, dans les pratiques scolaires, divise les professionnels de l’éducation. 
Dans cette contribution, inscrite dans l’axe 4 : la formation à l’enseignement devant la diversité et les inégalités, notre attention se porte sur les représentations confrontées aux pratiques et gestes professionnels des enseignants sur cette thématique. L’hypothèse de départ pose la gestion des atouts linguistiques et culturels réunionnais au sein des classes telle un puissant levier d’action pour la formation à la diversité et à l’égalité. 
Dans une approche interdisciplinaire, à la croisée de la sociolinguistique et de la didactique des langues (Dabène, Rispail,1990), notre étude relève d’enquêtes exploratoires liées à notre recherche doctorale sur les problématiques de l’illettrisme et de l’enseignement/apprentissage du français, ancrés dans la complexité des contextes francophones et créolophones. Les données ont été recueillies lors des entretiens compréhensifs et analysées à partir de la méthode de Kauffmann (1996), auprès de 14 enseignants du 1er degré, dans 14 écoles réparties sur toute l’île, en zone d’éducation prioritaire. Notre recherche relève d’une démarche de recherche action, collaborative à visée transformative, à partir des besoins et souhaits des équipes pédagogiques et des constats de terrain. 
L’analyse des résultats met en évidence la difficulté des enseignants à gérer leur propre identité plurielle et de ce fait celle des élèves. De même le lien entre diversité et inégalités reste complexe. Ces différents résultats sont envisagés au regard des enjeux de la formation des enseignants en contexte plurilingue, pluriculturel voir interculturel indianocéanique. De ce fait, ils ont rendu possible l’application d’une démarche à l’ensemble des personnels, lors de nos formations initiales et continues actuelles, dans le second degré et le supérieur.
BIBLIOGRAPHIE 
BLANCHET, Philippe, 2014, « La ‘maitrise de la langue’ confrontée aux pratiques sociolinguistiques. Regard socio didactique sur la face glottophobe d’une notion glottomaniaque », dans Langues des élèves langue(s) de l’école, revue Diversité n° 176, CNDP, p. 39-47.
DABÈNE Michel, RISPAIL Marielle (2008) « La sociodidactique : naissance et développement d’un courant au sein de la didactique du français en France », La Lettre de l’AIRDF n° 42, Namur, p. 10-13.
DIJOUX-LATCHIMY. (2017). Langage oral, pré lecture-compréhension et prévention de l’illettrisme : une analyse linguistique de productions orales d’élèves de grande section de maternelle créolophone à La Réunion. [Thèse] Université de La Réunion. 
FIOUX P. (2001). Des langues de la maison aux langues de l’école en milieu plurilingue, Paris. Karthala. 
KAUFMANN, J.-C, (1996). L’entretien compréhensif, Paris : Nathan.

 Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.
Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.