Diversité, équité et inclusion au Québec, en France et en Tunisie : regards croisés sur les politiques, la recherche et la formation des enseignants
Dans les sociétés pluralistes, les systèmes éducatifs, du primaire à l’université, doivent prendre en compte des réalités complexes liées à la diversité afin d’instaurer l’équité et l’inclusion pour favoriser la réussite éducative de tous-tes et garantir le respect des droits et libertés fondamentales. Au cours des dernières années, de vastes débats sur la laïcité ou sur la liberté d’expression en éducation se sont ouverts à la suite de controverses publiques et d’événements dramatiques, dont l’assassinat de deux enseignants de lycée en France. Ce panel pose un regard comparatif transversal sur ces enjeux en se penchant particulièrement sur les encadrements politiques en matière d’égalité, d’équité, de diversité et d’inclusion en éducation et en les resituant dans l’évolution des débats dans ce champs de pratiques et de recherche depuis une trentaine d’années en France, au Québec/Canada et en Tunisie. Il va notamment questionner la formation des personnels des milieux éducatifs quant à la place qu’occupent les enjeux de diversité, d’équité et d’inclusion dans les référentiels de compétences, dispositifs, programmes universitaires et contenus de formation, et en dégager des écueils, des convergences ou des pratiques prometteuses.
Les trois panélistes présenteront pendant 15 minutes à tour de rôle sur les politiques, les dispositifs de formation et les principaux développements et enjeux dans ce champs :
Maryse Potvin sur le Québec (professeure, UQAM-Québec),
Françoise Lorcerie sur la France (CNRS-Aix-Marseille, France)
Abdeljalil Akkari sur la Tunisie (Université de Genève)
Le Président de séance et discutant, Houssine Dridi (UQAM-Québec) va commenter et poser une question (15 minutes) pour lancer la discussion avec la salle pendant 15 minutes.

Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.