Les freins socioculturels à l’enseignement des langues étrangères. Le parcours flexueux de l’enseignant de français en Tunisie
Enseigner une langue étrangère nécessite l’acquisition d’une pléthore de compétences telles que les compétences culturelles et linguistiques et de multiples savoirs et savoir-faire professionnels (Castellotti, 2001 a-b et Zarate, 1986). C’est qu’en classe, l’enseignant est invité à se décentrer de sa culture tout en ayant « la capacité affective à abandonner des attitudes et des perceptions ethnocentriques vis-à-vis de l’altérité et la capacité cognitive à établir et à maintenir une relation entre sa propre culture et une culture étrangère » (Zarate, 1995). Néanmoins, lors de son passage d’une culture à une autre, il peut rencontrer des obstacles professionnels, didactiques et culturels. Dans le présent travail, nous identifions les problèmes rencontrés par l’enseignant du français : langue et culture étrangère et présentons des solutions. Nous optons pour un focus group et un entretien non directif dont la population est des enseignants de lycée. Pour analyser les unités discursives de chacun, nous avons regroupé les idées les plus récurrentes et nous les avons confrontées puis en thématiques et sous thématiques, nous les avons subdivisées (Paillé Pierre et Mucchielli Alex, 2013). Parmi les éminents résultats : 20% des enseignants interrogés sont de plus en plus attachés à leur culture et revendiquent d’enseigner uniquement la culture maternelle (problème identitaire et recroquevillement sur soi sont constatés). Selon eux, par le biais des textes fabriqués en français, les valeurs groupales seront valorisées. Les textes littéraires sont, suivant cette perspective, esquivés. Ils présentent des difficultés à la didactisation . En plus, le manque de formation rend le rôle des enseignants moins efficace puisqu’ils recourent aux méthodes didactiques traditionnelles. Cependant, 80 % des interviewés appelle à l’urgence d’une réforme éducative. Les réseaux sociaux et les approches du projet et actionnelles sont des moyens d’apprentissage défendues pour dépasser les résistances inter/culturelles et identitaires. Pour discuter cela, nous estimons que l’identité est un processus qui se forme et évolue suite à la relation avec autrui. L’identité « est fondamentalement dialogique (…) toute « image de soi » que propose le sujet est soumise à la reconnaissance d’autrui. » (Ferréol Gilles et Jucquois Guy, 2010). En formant les enseignants et les préparant à accepter la différence et changer leurs représentations sociales concernant l’Autre, les apprenants seront adeptes des valeurs de l’altérité (Castellotti, 2001 et Zarate, 1986). C’est dans la confrontation avec un nouveau contenu culturel qui ouvre les horizons et développe les schèmes cognitifs que l’apprenant accepte la diversité. Pour cela, l’enseignant doit mettre en place un dispositif interculturel (Adellah-Pretceille, 2004) en classe et privilégier l’action en développant les compétences socioculturelles de ses apprenants (Puren, 2002). In fine, ce travail permet de catégoriser les écueils culturels rencontrés par les enseignants de français en classe et donne un aperçu sur les méthodes et stratégies didactiques permettant de surmonter les problèmes des pratiques professionnelles.

 Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.
Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.