L’impact du stress professionnel sur la performance au travail des enseignants-chercheurs de l'université Ibn Zohr d'Agadir/Maroc: Une étude exploratoire
De nos jours, les questions du bien-être et de la performance au travail sont de plus en plus abordées dans les milieux académiques et professionnels.
Le stress professionnel peut être conçu comme « une réaction de l’ individu aux caractéristiques de l’environnement de travail qui sont perçues comme étant émotionnellement et physiquement menaçantes» (Jamal, 2016 : 416). Cela suppose une inadéquation entre les capacités de l’individu et les exigences de son milieu professionnel. En général, plus le déséquilibre entre les demandes et les capacités des individus est important, plus le stress professionnel est élevé.
Le stress professionnel agit négativement sur la vie des travailleurs et compromet leur bien-être général et leur épanouissement personnel. En effet, lorsque ce phénomène psychosocial devient excessif, il peut entrainer des conséquences néfastes sur la productivité et la performance au travail. Les individus soumis à un stress chronique peuvent avoir du mal à se concentrer, à entretenir de bonnes relations avec leur entourage, à prendre des décisions et à gérer efficacement leur temps. En outre, étant stressés, ils peinent à s’impliquer et à s’engager au travail, ce qui retentit négativement sur leur performance.
La relation stress-performance au travail est largement étudiée. Cependant, les manifestations de ces construits chez les enseignants-chercheurs est un phénomène encore peu étudié au Maroc. En effet, les chercheurs occidentaux invitent à des développements ultérieurs de leurs modèles validés dans les pays individualistes pour mieux cerner l’impact éventuel de la culture et des traits de personnalité sur les relations potentielles entre ces deux variables et contribuer ainsi à la littérature internationale sur ce phénomène.
Dans cette optique, un modèle conceptuel de la relation stress-performance au travail a été élaboré et l’étude qualitative exploratoire, objet de cette communication, a été conduite auprès de 20 enseignants-chercheurs relevant de l’université Ibn Zohr d’Agadir/Maroc pour étudier les incidences du stress professionnel sur leur performance individuelle et servir de base à la contextualisation du modèle préétabli. Des entretiens semi-directifs ont été menés et cette communication sera l’occasion de présenter les principaux résultats de cette étude.
Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.