Une école primaire universitaire : quand le monde de la pratique et celui de la recherche se rencontrent et marchent main dans la main
Dans le milieu de la santé, depuis la loi Debré adoptée en France en 1958, de nombreux centres hospitalo-universitaires (CHU) ont vu le jour à travers le monde. Ces centres poursuivent trois missions : de soin, d’enseignement et de recherche. C’est ce modèle qui a inspiré la directrice des ressources éducatives d’un centre de services scolaires. Cette femme rêvait non pas d’un centre hospitalo-universitaire mais bien d’une école primaire universitaire qui poursuivrait sensiblement les mêmes missions. Elle voulait d’une école qui permettrait aux élèves de bénéficier d’un enseignement de qualité. Au regard de sa mission d’enseignement, elle voulait offrir aux futures enseignantes de réaliser des stages auprès d’enseignantes ayant choisi ce milieu professionnel et aux enseignantes déjà en exercice de baigner dans une culture de développement professionnel, basée sur les connaissances issues de la recherche (CIR). Quant à la mission de recherche, elle voulait que l’école accueille des chercheurs universitaires intéressés à mener des recherches in situ, moins sur les enseignantes et les élèves qu’avec les enseignantes, les autres membres du personnel, les élèves et leurs parents, le cas échéant.
Il est relativement fréquent que des chercheurs réalisent des recherches dans un milieu scolaire en collaborant avec des enseignants. De même, certaines universités ont un partenariat avec des « écoles associées » où leurs étudiantes réalisent des stages. Toutefois, à notre connaissance, ce projet d’école universitaire est unique en son genre.
Cette communication poursuit d’abord comme objectif de rendre compte du processus de collaboration entre l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et le centre de services scolaire qui a mené à la création de l’école universitaire primaire des Pionniers de Terrebonne, au Québec. Ce processus, il va sans dire, a comporté son lot de défis puisque leur contexte respectif n’est pas soumis aux mêmes contraintes. Ces défis seront relatés, de même que les moyens mis en œuvre pour les surmonter au fil des différentes phases du projet.
Ensuite, un aperçu des activités de formation et des projets de recherche menés à l’école des Pionniers sera présenté. Ces projets de recherche, vous pourrez le constater, sont principalement de type recherche collaborative. Si certains chercheurs ont manifesté le besoin d’un « terrain » pour mener leurs travaux, plusieurs projets de recherche ont plutôt eu comme point de départ des besoins du milieu scolaire et s’échelonnent sur plusieurs années. Dans ce contexte, un accompagnement soutenu est offert aux participant.e.s, ce qui favorise le développement professionnel des acteurs impliqués (Gaudreau et al., 2021). Finalement, il sera question des prospectives de ce projet.

 Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.
Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.