Gestion de la transformation des services complémentaires à l'ère du numérique pour faciliter le travail des enseignants et des professionnels
En réponse à des observations et à des besoins identifiés dans le domaine de l’éducation, l’École en réseau (ÉER) a conçu, coordonné et collaboré à des communautés de pratiques (CoP) rassemblant des enseignants et des professionnels des services complémentaires depuis 2020. Ces CoP ont été structurées en accord avec les principes énoncés par Wenger, McDermott et Snyder en 2002. L’objectif premier de ces CoP était de réunir des professionnels du milieu éducatif en vue de collaborer quant aux opportunités et potentialités de l’apprentissage à distance, qui ont émergé suite à la pandémie, afin d’améliorer les pratiques post-pandémie. En second lieu, elles visaient à faciliter les échanges entre enseignants et professionnels pour explorer des sujets spécifiques à leur domaine. Néanmoins, il est évident que, bien que les CoP aient une influence positive sur les changements, il est impératif d’obtenir un fort engagement des directions des services complémentaires au sein des centres de services scolaires (CSS) pour soutenir les changements de pratiques des enseignants et des professionnels.
Pour répondre à ce besoin, en janvier 2022, l’ÉER a mis sur pieds une CoP rassemblant des gestionnaires responsables des services complémentaires. Les objectifs de cette CoP étaient doubles : premièrement, elle avait pour vocation d’appuyer les gestionnaires dans l’adoption de nouvelles méthodes pédagogiques numériques, et deuxièmement, elle visait à établir de nouvelles normes pour l’organisation du travail, en combinant des approches présentielle et virtuelle (mode hybride), pour améliorer les services aux élèves, à leurs parents et faciliter le travail des enseignants.
Dans le but de documenter les stratégies de gestion propices à la transformation des services complémentaires à l’ère du numérique, afin d’assurer la réussite du plus grand nombre d’élèves au Québec et de simplifier le travail des enseignants, un projet de recherche-action a été entrepris en partenariat avec une professeure-chercheure de l’Université du Québec à Montréal. S’appuyant sur les travaux de Gravelle (2020, 2021) sur le leadership pédagonumérique, la CoP des gestionnaires des services éducatifs complémentaires a été mise en place par l’ÉER et des rencontres se sont tenues sur une période de deux ans. Pour mener à bien cette recherche, les échanges au sein de la CoP ont été enregistrés et des entretiens individuels semi-directifs ont été menés. Les questions du protocole d’entretien ont été élaborées à partir du cadre conceptuel du leadership pédagonumérique de Gravelle, faisant suite à une requête du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ).
Globalement, le partage d’expertise au sein de cette CoP a permis de répondre à plusieurs problématiques liées à l’équité ainsi qu’à générer des solutions transcendant les limites des CSS. Grâce à la collaboration de la professeure-chercheure titulaire, il a également été possible de définir la valeur ajoutée du numérique pour l’accompagnement des élèves et des équipes professionnelles en milieu scolaire. En somme, cette communication mettra en avant les constats émergents, incluant de nouveaux modèles de services complémentaires, ainsi que diverses approches pédagogiques et numériques qui favorisent l’établissement de relations pédagogiques à distance, un sujet d’actualité suite à la pandémie.

Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.