Adaptation des pratiques enseignantes en période de crise: expérience de la pandémie Covid 19
Avec la fermeture des établissements éducatifs et de formation durant la pandémie mondiale
de COVID-19, les enseignants et les apprenants ont dû s'adapter rapidement à l'enseignement à
distance. Les établissements d'enseignement supérieur ont été confrontés à des défis majeurs
pour assurer la continuité de l'apprentissage tout en garantissant la sécurité des étudiants et du
personnel. Adapter les pratiques enseignantes au service de l’apprentissage était nécessaire. Ce
changement radical des paradigmes éducatifs a posé des défis, mais a également créé une
multitude d'opportunités qui redéfiniront à jamais la manière dont nous enseignons et
apprenons.Dans ce contexte, nous rapportons l’expérience de la Faculté de Médecine de Tunis
(FMT)qui a entrepris des mesures audacieuses pour mettre en place un enseignement en ligne
synchrone, offrant ainsi une réponse innovante et efficace à cette crise sanitaire mondiale.
L’impact de ces changements de paradigmes persiste jusqu’à nos jours.
En Mars 2020, lorsque la Tunisie a été touchée par la pandémie de COVID-19, les autorités ont
rapidement pris des mesures pour contenir la propagation du virus. Cela a entraîné la
fermeture temporaire des établissements éducatifs, y compris la FMT. Pourtant, l'éducation
médicale ne pouvait pas s'arrêter. Les futurs médecins avaient besoin de poursuivre leur
formation pour être prêts à répondre aux besoins de santé croissants de la population.
Dans ce contexte, l'enseignement en ligne est devenu une solution incontournable pour la FMT.
L'enseignement en ligne synchrone, qui implique des cours en temps réel avec une interaction
en direct entre les enseignants et les étudiants, est apparu comme la meilleure option pour
sauver l’année universitaire suite au confinement décrété le 02 Novembre 2020.
La transition vers l'enseignement en ligne synchrone a nécessité une préparation minutieuse et
une adaptation rapide.
Les défis majeurs étaientla résistance au changement, les inégalités d'accès à la technologie, et
le maintien de l'engagement des étudiants.
Pour les enseignants, le passage à l'enseignement en ligne a signifié une perte de la dynamique
de classe, la nécessité de développer de nouvelles compétences technologiques et la recherche
de moyens innovants pour garder les étudiants motivés. L’objectif était d’adapterles pratiques
enseignantes au service de l’apprentissage.
L'enseignement à distance a poussé les étudiants vers une discipline personnelle accrue pour
réussir, ainsi qu'une adaptation à un nouveau mode d'apprentissage.
Malgré ces défis, la pandémie de COVID-19 a forcé l'enseignement supérieur à évoluer
rapidement. Elle a créé une opportunité pour les enseignants de la FMT d'explorer de nouvelles
méthodes pédagogiques, de repenser la conception des cours et de s'adapter aux besoins
changeants des étudiants. Le changement de paradigmes de l'enseignement a révélé que
l'innovation et l'adaptabilité sont essentielles pour l'avenir de l'enseignement de la médecine,
tout en ouvrant la porte à un apprentissage plus flexible, accessible et personnalisé.

Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.