Les stages au cœur de la formation initiale à l’enseignement : entre avancées, défis et pistes de solution
Les stages en enseignement, sous leurs différentes modalités, sont essentiels au processus de développement
professionnel et occupent une place centrale dans la formation initiale à l’enseignement. Ils offrent aux futur.e.s
professionnel.le.s l’opportunité de transposer les savoirs d’ordre théorique acquis dans le cadre d’activités pédagogiques à
l’université dans la réalité du terrain, de développer leurs compétences professionnelles et de construire leur identité
enseignante, tout en permettant aux institutions universitaires d’attester de la préparation des futur.e.s enseignant.e.s aux
différentes activités et situations de leur profession. Cependant, l’entreprise des stages est souvent sujette à des défis
importants. Outre les difficultés de coordination et de collaboration entre les institutions (universités, écoles, centres de
formation, etc.) et entre les membres de la triade, il convient de souligner les obstacles liés au recrutement et à la formation
des formateurs. De plus, l’articulation entre la théorie et la pratique, l’accompagnement et l’évaluation dans des contextes
particuliers tels que le stage en emploi, ainsi que la charge, la variété et la pertinence des tâches confiées et demandées
aux stagiaires sont des objets de préoccupation. Il est donc crucial d'identifier les enjeux et les défis associés aux stages en
enseignement, tant pour les institutions de formation et les formateur.rice.s que pour les stagiaires, et de réfléchir à des
pistes de solution afin d’optimiser la contribution des stages au développement professionnel des futur.e.s enseignant.e.s.
La préparation de la relève enseignante en dépend, tout comme la qualité de l’enseignement offert aux élèves et,
ultimement, la réussite scolaire. Ce colloque propose ainsi de réfléchir aux enjeux et aux défis sous-jacents aux stages dans
la formation initiale à l’enseignement et entend proposer des idées novatrices pour les surmonter. Chercheur.euse.s et
formateur.rice.s sont dès lors invités à proposer des communications qui peuvent aborder un large éventail de sujets relatifs
aux stages, tels que l'élaboration de dispositifs pédagogiques de stages plus efficaces en réponse à la diversité croissante
des défis (ex. pénurie des enseignant.e.s qualifié.e.s, intégration de nouveaux référentiels de compétences, contexte post-
pandémique, etc.), la formation et l’accompagnement des formateur.rice.s, la coordination entre les institutions de formation
et les milieux de pratique, la collaboration entre les membres de la triade, la nature des tâches confiées aux stagiaires et leur
progression, ainsi que l’influence des stages sur la formation, la pratique professionnelle des futurs enseignant.e.s et leur
développement professionnel. En examinant les différents aspects entourant les stages, il sera possible de partager des
pratiques et des dispositifs de formation innovants pour rendre cette expérience formatrice et valorisante pour tous les
acteur.ice.s impliqué.e.s.

Le Forum mondial sur l’éducation, tenu en mai 2015 à Incheon sous l’égide de l’UNESCO et ses partenaires, s’est conclu par la Déclaration d’Incheon pour l’Éducation 2030, un engagement historique de transformer la vie grâce à une nouvelle vision de l’éducation et à des actions courageuses et innovantes pour la réaliser. Le Cadre d’action Éducation 2030, qui établit cette nouvelle vision de l’éducation pour les 15 années à venir, a été adopté par plus de 180 états membres de l’UNESCO. Quatre ans plus tard, à la 9e Réunion mondiale de la Consultation collective des ONG pour Éducation 2030 (CCONG-Éducation 2030), qui s’est tenue en Tunisie en 2019, les organisations participantes ont affirmé que le monde est confronté à une crise éducative, causée par un manque de volonté politique, une faible priorisation de l’éducation et un financement insuffisant. De plus, elles ont constaté une tendance croissante à la commercialisation de l’éducation, ce qui contribue à creuser davantage les inégalités. Les systèmes éducatifs mondiaux ne semblaient pas respecter l’engagement pris dans le programme Éducation 2030. Le ministre de l’Éducation de la Tunisie d’alors avait, à la même occasion, souligné que la plupart des pays n’avancent pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Il a appelé à une reconnaissance de l’importance stratégique de l’éducation pour toutes les nations et a encouragé la société civile à jouer un rôle majeur dans la mobilisation pour y parvenir.